DE LA CRAU le concert de Coaraze

Visuel : Matteo Penza

Cadeau pour le printemps. L’écoute du concert de DE LA CRAU a Coaraze le 19 aout 2023. Bonne écoute

De la Crau, d’une steppe improbable aux abords de Marseille, abandonnée à la vengeance des cieux par le retrait d’une mer oubliée ; de la  Crau, de cette plaine aux chaos épars et invisibles, perdus dans le néant de leur immensité contrainte ; de la Crau, cernée par un monde d’usines vomissant flammes et fumées sur les espoirs de qui les écoute ; et, précisément, c’est de la Crau que vient la plèbe ouvrière qui avait irrigué ce sol aride de sa fièvre et de ses rugissements. 

Une musique vive s’élance : De la Crau. Elle rappelle à l’auditoire qu’une voix magique continue à brandir sa beauté. Un tumulte d’où sourdent les déchirures du soleil, qui anéantit dans son abîme l’arrogance des puissants et réveille, au petit matin, le silence rocailleux des coussouls.*

Trois musiciens ont engagé dans un concert incandescent toute l’âme de ces étendues lumineuses. La contrebasse de Mànu Reymond soulève par vagues de vibrations telluriques, parvient en nuées et tisse au fil des morceaux une succession de paysages qui lient les hommes au vent magistral (autre nom du Mistral) ; les percussions élégantes et robustes de Thomas Lippens scandent l’horizon, reflétant dans ses mirages ce qu’il peut esquisser de Naples ou d’Oran, d’Izmir, d’Alexandrie et de toutes les attentes qui soufflent par ses portes. La mandole de Sam Karpiénia est unique, inventant un rock enragé qui flotte, sombre et déchirant, propulsé par le chant comme par une tempête indomptée. Dans ce chant – qui emmène le provençal bien loin des poèmes bucoliques auquel on le confinait – Karpiénia s’inspire des textes poignants d’un Jòrgi Reboul ou d’un Pécout. Déployé en mélopées extatiques, en effusions de tendresse ou en un spoken word mercenaire, il emmène, par étapes successives, vers une sérénité brûlante.

Ce concert, enregistré à Coaraze chez Fatto In Casa, témoigne une fois de plus de l’urgence d’être tous mêlés à leur musique comme aux rafales d’une impétuosité salutaire. Mixé par les soins de Lucien Massucco et masterisé à Marseille par Nicolas Dick, le live qu’ils offrent aujourd’hui exalte avec fidélité tous les emportements et toutes les fêlures d’une musique qui raffermit notre humanité, et redonne à l’âme toutes les ardeurs d’un souffle.

Mànu Théron

Fatto In Casa est un regroupement d’acteurs impliqués dans une édition phonographique artisanale. Nous défendons les musiciens émancipés de toute forme normative.

Pour découvrir les disques FIC Une boutique en ligne est disponible, trois titres par album y sont en écoute libre.

Le deuxième album de Roccassera quartet est en cour de mixage

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Zidane Bouda : mandole
Jean-Luc Bruyas : voix
Jean Luc Danna : percussions
Abdoulaye Dembélé : balafon
Sam Karpienia : guitare/voix
Lucien Massucco : ingénieux du son
Jan Nouvé Mabelly : accordéon
Miqueù Montanaro : flûtes
Marc Antoine Orsini : président de F.I.C.
Serge Pesce : guitare accommodée
Jean Louis Ruf-Costanzo : Mandoloncelle
Gabrielle Ropiot : voix
Pauline Willerval : Gadulka

Article du journal LA STRADA

Article de Nice matin

Production édition distribution de disques artisanaux